Mêle des axiomatiques différentes. |
La linguistique structurale adopte une rigueur méthodologique en posant une axiomatique stricte sans jamais en sortir. |
Les catégories grammaticales renvoient à des réalités
disparates et hétérogènes. On ne sait pas très
bien si elles sont fondées sur des critères sémantiques,
morphologiques ou fonctionnels.
PRONOMS |
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Pronoms personnels |
Pronoms possessifs |
Pronoms interrogatifs et relatifs |
Je : renvoie à
l'énonciateur, ne remplace pas un nom
Tu : renvoie au coénonciateur, ne remplace pas un nom il : seul pronom
personnel qui remplace effectivement un groupe nominal (déterminant
+ nom) Je, tu et il sont dissymétriques en ce que je et tu sont distincts du paradigme de il. De plus, les pronoms pluriels nous et vous ne sont pas les symétriques des singuliers je et tu. Nous : il
+ tu + je + il Vous : tu + tu + tu + tu |
Le mien, le tien....
Seuls, mien ou tien sont pronominaux, le ne l'est pas. Les possessifs nécessitent un déterminant pour fonctionner comme des pronoms. Il remplacent alors le nom mais pas le déterminant. le chapeau |
qui que qui peut en effet remplacer un nom sur le même paradigme, mais pas que. Il est simplement anaphorique. Qui est venu ? Que fais-tu ? |
Il existe plusieurs catégories appelées adjectifs :
Certains sont des qualifiants, d'autres des déterminants
Aucun rapport entre blanche, ton, et ce, si ce n'est qu'ils accompagnent un nom.
Ton et ce
sont en fait des déterminants.
Pour ce qui est des adjectifs possessifs, la possession n'est qu'un des cas de figure possible du point de vue sémantique. Il n'y a pas de renvoi à la possession dans :
Mon école
Mon coiffeur
Mon frère
En ce qui concerne les adjectifs qualificatifs, il en existe deux sortes
:
Il existe des tests pour montrer qu'ils ne fonctionnent pas de la même façon
1.Test par du | La maison du roi La boîte du crâne *La chemise du bleu |
2. Pas de connexion entre deux notions .On ne peut pas additionner des qualifiants et des relateurs. | *Des rayons solaires et brûlants *Une cage thoracique et large. |
3.Test de la copule. | Cette chemise est bleue *Cette boîte est crânienne |
4. Une quantification ne peut se manifester que sur un qualifiant. | Une musique très belle. *Cette vertèbre est très lombaire. |
On peut noter que dans le cas de la qualification, du point de vue informatif,
c'est la notion portée par le nom qui est donnée et la notion
portée par l'adjectif qui est nouvelle.
Dans la cas de la relation, c'est le contraire ; c'est la notion portée
par l'adjectif qui est perçue comme connue, alors que la notion
introduite par le nom est nouvelle.
Il s'agit d'une catégorie tout aussi peu homogène. Adverbe signifie à l'origine : qui se jouxte au verbe. Il est donc présenté comme une catégorie sémantico-formelle.
Or, s'il arrive effectivement que l'adverbe modifie un verbe, mais ce n'est pas la seule possibilité. En fait, l'adverbe peut porter sur :
1. un verbe | Marie parle calmement |
2. une phrase | Evidemment, il est en retard |
3. un adjectif | C'est vraiment grand, ici ! |
4. un autre adverbe | Je vais très bien. |
5. le sujet d'une phrase | Courageusement, Paul s'est jeté à l'eau. |
Il arrive, par ailleurs, que la nature que l'on donne à une unité ne corresponde pas au rôle morpho-syntaxique qu'elle joue dans la phrase. C'est notamment le cas pour les nominalisations de verbes, d'adverbes ou d'adjectifs.
Apporte ton manger.
Le bien et le mal ne font pas bon ménage.
Les pauvres sont de plus en plus nombreux dans les grandes
agglomérations.
John Lyons tout en expliquant les concepts de la linguistique structurale en dénonce le Réductionnisme : les mêmes principes descriptifs servent à décrire tous les niveaux.
L'origine de ce réductionnisme n'est pas le même selon les écoles :
En pensée structurale, on n'accorde pas aux unités une nature intrinsèque comme en grammaire traditionnelle. Une unité n'existe que corrélée à d'autres ( ex. On est le père de..). A l'instar de la phonologie, la morphologie et la lexicologie se basent sur des critères distributionnels pour rendre compte de leurs objets d'étude.
Distribution complémentaire ne… pas, (Neither… nor en anglais) Les deux formes ne peuvent pas se remplacer. Elles ne sont jamais sur le même paradigme. Elles sont dépendantes l'une de l'autre sur le même paradigme |
Equivalence distributionnelle il est rose, Les deux formes peuvent se remplacer l'une l'autre et peuvent apparaître sur le même syntagme. Il est rose et rouge Ces considérations formelles ont deux conséquences sémantiques |
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Equivalence stricte Changement sémantique ; les formes ne renvoient pas au même
sens. |
Variation libre Opposition distributionnelle qui ne change pas le sens. Il est hideux / il est affreux
(synonymie)
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Equivalence distributionnelle totale Du point de vue formel, si on peut dire pro-, on peut dire anti- ex. Pro-gouvernemental Du point de vue sémantique, deux antonymes peuvent occuper la même place |
Equivalence distributionnelle partielle Re- Redire ?Refigurer,
refaire |
Avec l'analyse en distribution, un principe rigoureux opère et a une
portée générale. Un axiome est donné est reste stable
et constant à tous les niveaux de l'analyse linguistique.
© Henriette
Gezundhajt,
Département d'études françaises de l'Université
de Toronto, 1998-2004
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